BORDEAUX
Quatorze artistes femmes, africaines ou issues des diasporas, ont été rassemblées par les deux commissaires invitées, Nadine Hounkpatin et Céline Séror, dans une magnifique exposition collective pensée comme « une expérience fragmentée, dans laquelle récits et contre-récits, Histoire avec un grand H et narrations fantasmées, véracités historiques et fictions opérantes se côtoient et forment, à l’image d’un puzzle ou d’un patchwork, un récit commun universel ».
Ambitieuse, cette exposition se révèle une des plus réussies de la Saison Africa2020. Outre la très grande qualité des œuvres exposées, la force de ce projet réside dans l’ouverture et l’humilité avec laquelle les commissaires l’ont pensé. Des travaux d’artistes aux pratiques, générations et niveaux de reconnaissance divers (Wangechi Mutu, Mary Sibande, Josèfa Ntjam, Tuli Mekondjo, Gosette Lubondo…) sont réunis dans un parcours progressif subtil, structuré en trois grands chapitres volontairement ouverts et polysémiques : « De l’intime à l’universel », « Quand la mémoire fait œuvre politique » et « Fabulations, fictions et autres imaginaires ». Dans l’espace, des échos se créent librement entre les œuvres grâce à une scénographie simple et épurée conférant une grande cohérence à l’ensemble. Des citations d’auteurs et penseurs divers sont disséminées sur les murs, comme autant de pistes pour appréhender la diversité des propositions. Le livret d’exposition, dans lequel se trouve un glossaire écrit par des auteurs invités et des artistes de l’exposition, ainsi qu’un catalogue de grande qualité, permettent de contextualiser, conceptualiser et poursuivre les réflexions soulevées dans l’exposition.
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Splendides "récits d’une autre histoire"
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°745 du 1 juillet 2021, avec le titre suivant : Splendides "récits d’une autre histoire"