Gravure - Pour des raisons politiques, les Hollandais ont pratiquement proscrit l’expression « siècle d’or » pour désigner le XVIIe.
Si cette précaution oratoire peut se comprendre – la richesse des Provinces-Unies s’est en partie construite sur l’esclavage – ; il est pourtant bien difficile de trouver un autre terme pour caractériser cette période incroyablement brillante et d’une vitalité culturelle stupéfiante. Or, l’histoire de l’art s’est bâtie sur le vedettariat, mettant en lumière un petit nombre de stars et reléguant dans l’ombre l’écrasante majorité des créateurs. L’exemple de Rembrandt est à ce titre particulièrement révélateur, tant il cannibalise aujourd’hui encore presque toute l’attention. Le Musée Condé a donc eu l’excellente idée de monter une exposition sur l’âge d’or de la gravure en écartant volontairement ce géant. Ce faisant, il rend aussi un vibrant hommage à son fondateur, le duc d’Aumale, qui était passionné par les estampes et qui a constitué une collection exemplaire. L’amateur avisé a en effet eu à cœur de collecter des gravures au burin et des eaux-fortes virtuoses qui documentent l’épatante variété des styles et la diversité insoupçonnée des artistes. Cette histoire méconnue de la gravure se raconte à travers une cinquantaine de planches totalement inédites. Le parcours très didactique décrypte avec finesse les sujets historiques et leur portée symbolique. Coup de cœur garanti pour les personnages de Goltzius, les paysages de Ruisdael, les marines de Zeeman et la formidable nocturne de Goudt.
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Rembrandt, l’arbre qui cache la forêt ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°770 du 1 décembre 2023, avec le titre suivant : Rembrandt, l’arbre qui cache la forêt ?