Qui est… Rosa Barba ?

Très tôt, elle a jeté son dévolu sur le cinéma expérimental comme mode d’expression, mais aussi comme matériau. Son travail se décompose ainsi en deux corpus : ses documentaires fictions, projets au long cours qu’elle mène à l’invitation de biennales ou d’institutions, et ses machines sculpturales animées. Le son est également un élément central dans son travail, notamment dans ses installations. Plusieurs expositions monographiques lui ont été consacrées par des institutions de premier plan. En France, c’est au Centre international d’art et de paysage de Vassivières (2010), au Jeu de paume à Paris (2012) et au CAPC à Bordeaux (2016), que l’on a pu voir l’œuvre de cette artiste peu connue du grand public. Elle a récemment effectué une résidence à l’Atelier Calder; peu après que la fondation de l’artiste américain lui a décerné son prix en 2019. Dans le vaste atelier aux allures de grange ouverte sur la campagne, elle a ébauché les pièces aujourd’hui présentées dans la nef du CCC OD : de grands tableaux tissés suspendus dans l’espace et des sculptures sonores aux cordes métalliques percutées à intervalle régulier par une pellicule tendue comme un archet. Rosa Barba affectionne le tournage en 16 mm pour le grain piqué qu’il confère à ses films étranges et envoûtants – trois d’entre eux sont présentés dans la « galerie noire ». Il y est question de territoire, qu’elle envisage sous un angle géologique, historique et culturel. Une évocation poétique du monde dans lequel nous vivons.