Pourquoi exposer Franz Xaver Messerschmidt ?
Henri Loyrette [le président directeur-général du Louvre] souhaite que, dans la programmation, des expositions soient réservées à des artistes étrangers méconnus du public. Le projet Messerschmidt rentre dans cette logique. En outre, le musée a acquis en 2005 une tête en métal provenant de la célèbre série des « Têtes de caractère » [voir p. 74]. Messerschmidt a toujours fasciné les commentateurs et les artistes. Ses « têtes de caractère », sculptées devant un miroir où il livre ses angoisses, résultent d’un dialogue sincère entre l’artiste et lui-même, son moi intérieur. C’est ce qu’ont compris des collectionneurs autrichiens de la fin du XIXe, début XXe qui ont apprécié Messerschmidt, au même titre que Klimt et Schiele.
Quelle place l’artiste occupe-t-il dans l’histoire de la sculpture ?
Messerschmidt y occupe une place à part. Ses « Têtes de caractère » ne furent évoquées que dans un texte de l’écrivain Nicolai paru après sa mort. Elles apparaissent dans l’histoire de l’art à la fin du xixe siècle et dans les années 1930 grâce à un article fouillé d’un disciple de Freud : Ernst Kris. Cependant, ces têtes sont très importantes dans le contexte général des Lumières allemandes : elles illustrent le thème du génie singulier cher à Goethe et au courant du Sturm und Drang ; elles montrent une face obscure des Lumières, tentée par l’irrationnel et le spiritisme ; et en même temps témoignent de la fascination de l’époque pour la physiognomonie.
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Questions à... Guilhem Scherf
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°632 du 1 février 2011, avec le titre suivant : Questions à... Guilhem Scherf