Question à… Élizabeth Lebovici

Historienne et critique d’art, coauteur de Femmes artistes, artistes femmes (Hazan, 2007)

Par Manou Farine · L'ŒIL

Le 23 août 2011 - 183 mots

Manou Farine : Louise Bourgeois était-elle une artiste féministe ou pas ?
Élizabeth Lebovici : Une chose est sûre, ce sont les féministes américaines qui lui ont offert sa première visibilité dans les années 1960 et 1970. Bien avant que les musées en général, et la France en particulier, ne se décident à la montrer. Elles se sont même mobilisées pour que Louise Bourgeois soit l’une de leur représentante. Et c’est vrai qu’elle s’est effectivement mêlée à des choses qui n’étaient pas sans rapport avec le féminisme : ses performances, son enseignement, les premières œuvres dans lesquelles elle représentait, voire présentait les organes sexuels de façon très directe. Reste qu’elle a eu à ce sujet des déclarations très contradictoires. Mais après tout, les artistes ont bien le droit de mentir ! Et Louise Bourgeois était une femme de sa génération, qui plus est, élevée en France. Sans compter que dans son œuvre même, elle a beaucoup joué du crédit naissant que les critiques d’art allaient accorder à la parole de l’artiste. Un peu comme si elle avait anticipé le discours à venir sur elle.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°638 du 1 septembre 2011, avec le titre suivant : Question à… Élizabeth Lebovici

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