Avec Brochier, Tassinari et Chatel, la maison Prelle compte parmi les derniers « soyeux » lyonnais à maintenir éveillée la tradition des canuts, depuis cinq générations. Dans son show-room parisien de la place des Victoires, fraîchement rénové par Guy-Marie Kieffer, elle dévoile peu à peu tous les trésors de son fonds d’archives, dont les plus anciennes pièces remontent aux débuts de la manufacture en 1752. Après l’évocation de la période 1900-1950, une nouvelle exposition explore les avatars de la création textile du Premier au Second Empire. Une histoire émaillée de progrès techniques décisifs – métier Jacquard, colorants chimiques – et de commandes prestigieuses. En 1811, à l’instigation de Napoléon, pas moins de 79 km de tissus sortent des ateliers de la Croix-Rousse. Des cascades de brocarts, lampas, velours viennent embellir, de Compiègne à Saint-Cloud, les murs et tentures des palais officiels, jusqu’aux robes de l’impératrice Marie-Louise. L’intention sous-jacente est bien d’orchestrer l’âge d’or d’une branche glorieuse de l’industrie française, même si un large surplus doit être relégué au Garde-Meuble. Louis XVIII et Charles X puiseront allègrement dans cette soyeuse réserve, substituant simplement à l’initiale impériale des lys finement brodés. Une cinquantaine de documents d’archives, des meubles d’époque recouverts par des rééditions évoquent cette période de grâce de la soie lyonnaise, tout en restituant le goût d’un XIXe siècle « composite et turbulent », louvoyant entre grandiloquence impériale, néo-gothique ou japonisme.
PARIS, Maison Prelle, 29 mars-19 mai.
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Prelle, la soie par kilomètres
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°515 du 1 avril 2000, avec le titre suivant : Prelle, la soie par kilomètres