Le troisième chapitre de « New Frontier » au Louvre s’intéresse aux figures de la Révolution américaine.
PARIS - Une exposition-dossier rendant hommage à la figure de George Washington ? Difficile pour ce troisième volet de « New Frontier » au Musée du Louvre de faire plus patriotique. Ce projet collégial, emmené par le High Museum of Art d’Atlanta, le Crystal Bridges Museum of American Art de Bentonville, la Terra Foundation for American Art et le musée parisien, compte parmi ses objectifs l’introduction de la peinture américaine dans les collections du Louvre.
Premier fruit visible de l’effort poursuivi, un accrochage mieux valorisé dans le cul-de-sac réservé au fonds anglo-saxon du musée. Cinq portraits, dont trois du Père fondateur, évoquent les acteurs de la guerre de l’Indépendance : un jeune Washington au front chez Charles Willson Peale ; un Washington serein avant son accession au rôle de premier président des États-Unis par son portraitiste attitré, Gilbert Stuart ; et un Washington immortel, incarnation idéalisée de la jeune nation, chez Rembrandt Peale.
Côté britannique, Hugh Percy, 2e duc de Northumberland (1785-1788), du même Gilbert Stuart, dans un portrait intime qui préfigurent ceux qu’il fera plus tard de Washington ; et le Lieutenant Robert Hay of Spott saisi au repos, appuyé sur son fusil, par l’Écossais Sir Henry Raeburn.
Si l’on peut considérer l’initiative comme un pis-aller pour générer du mécénat tant l’espace qui lui est alloué est anecdotique, le travail scientifique et les résultats concrets obtenus par « New Frontier » sont louables. Ainsi, George Washington après la bataille de Princeton le 3 janvier 1777 (v. 1779), imposant portrait en pied par Charles Willson Peale (1741-1827), dormait dans les réserves du château de Versailles où il était considéré comme une pâle copie commandée par l’administration de Louis-Philippe dans les années 1830. L’original peint en 1779 est aujourd’hui conservé à la Pennsylvania Academy of Fine Arts. Conservateur au département des Peintures du Louvre, Guillaume Faroult a fait remonter sa provenance à Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes (1721-1794), chez qui l’œuvre a été saisie en 1795. Il s’agit donc de l’un des premiers portraits de Washington ayant franchi l’Atlantique. Comment ne pas y voir un joli pied de nez fait aux partisans de l’aliénabilité des œuvres si nombreux dans les rangs des musées américains (lire p. 8) ?
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Portraits révolutionnaires
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 28 avril, Musée du Louvre, 34-36, quai du Louvre, 75001 Paris, tél. 01 40 20 53 17, www.louvre.fr, tlj sauf mardi 9h-18h, 9h-21h45 le mercredi et le vendredi. Publication, sous la direction de Kevin M. Murphy, Marquand Éditions, Seattle, 86 p., 14 €.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°407 du 14 février 2014, avec le titre suivant : Portraits révolutionnaires