L’exposition du Musée Ludwig de Cologne révèle la puissance magnétique et envoûtante de l’œuvre.
Cologne. La dernière star du pop art s’est éteinte le 31 mars dernier à l’âge de 83 ans, alors que se préparait son exposition au Musée Ludwig. Guidés par le fil rouge de l’immersion, l’exposition s’intitule « Painting as Immersion », les commissaires ont préféré concevoir, en lieu et place d’une rétrospective chronologique, un parcours thématique qui nous propulse au cœur de la peinture de Rosenquist. Des toiles historiques côtoient des œuvres des dernières années. « Je veux que les gens qui regardent mes peintures soient capables d’aller au-delà de la surface illusoire des toiles et de pénétrer dans un espace au sein duquel les idées qui sont dans ma tête se mêlent aux leurs. » C’est sur ces mots de l’artiste que s’ouvre la manifestation.
Peintre de panneaux publicitaires avant de s’installer en 1960 dans un studio à Manhattan où il côtoie les artistes pop, Rosenquist met très vite en place son vocabulaire. Le format monumental, mais aussi l’imagerie publicitaire, les couleurs, les collages, l’étrangeté qui s’en dégage concourent à envoûter le spectateur. Et comme le démontre à merveille l’exposition, l’immersion est tout autant visuelle et physique qu’émotionnelle et intellectuelle. Dans la première salle, la confrontation de President Elect (1960/1961), montrant JFK, et de I Love You with My Ford (1961), avec ses spaghettis quelque peu inquiétants, trahit la relation ambivalente, entre fascination et malaise, qu’entretient la peinture de Rosenquist avec la société américaine.
Le parcours se clôt à l’étage dans une forme d’apothéose savamment orchestrée. Pour la première fois rassemblées, les trois peintures panoramiques conçues entre 1965 et 1970 pour la galerie de Léo Castelli sont exposées : le fameux F-111 qu’on cite souvent comme son unique œuvre antimilitariste, Horse-Blinders et Horizon Home Sweet Home.
Une des grandes réussites de « Painting as Immersion » repose aussi sur le choix d’exposer les archives et les études de collages dans des espaces distincts. Si certaines œuvres de Rosenquist ont déjà été montrées, exposer les numéros de Life Magazine qui l’ont inspiré est totalement inédit. L’équipe du Musée Ludwig a entrepris de retrouver les exemplaires originaux de ce magazine. L’immersion à laquelle nous invite la peinture de Rosenquist nous plonge aussi dans l’intimité du processus créatif.
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Plongée vertigineuse dans la peinture de James Rosenquist
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Abonnez-vous dès 1 €James Rosenquist, I Love You with My Ford, 1961, huile sur toile, 210,2 x 237,5 cm, Moderna Museet, Stockholm © Estate of James Rosenquist. Photo : Prallan Allsten
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°491 du 15 décembre 2017, avec le titre suivant : Plongée vertigineuse dans la peinture de James Rosenquist