Artiste majeur du XXe siècle, Pierre Tal-Coat (1905-1985) a poursuivi un chemin solitaire, à l’écart des modes et des courants.
Très tôt, ses amis se nomment Hemingway, Artaud ou Giacometti. Plus tard, ce seront André Masson, Calder, le poète André du Bouchet, le philosophe Henri Maldiney.
Exigeant, jamais apaisé, le peintre ne cesse de s’interroger sur le regard. Il sait que le monde ne nous apparaît que sous la forme d’images façonnées par notre cerveau. Pure fiction, donc, mais tellement bien partagée qu’elle est perçue comme réalité. Tal-Coat aimait les paradoxes : « Ce qui nous est offert de pleine lumière est toujours plus caché que le mystère. La lumière est plus impénétrable que l’ombre. »
Sans relâche, l’artiste se pose la question du sens de l’émergence des formes et des matières sur le papier ou la toile : « Le toucher est très important, le toucher, l’action passe par les mains. Quand je dessine, je ne pense pas, je dessine. » Plus loin, dans des entretiens avec Jean-Pascal Léger datant de 1977, il ajoute : « Plus l’espace est limité, plus j’ai de chances d’atteindre à une totalité, en réduisant. Parce que le regard n’est pas la vue. Comme je vous le disais, pour moi, c’est l’instant, saisir cet instant. Et l’instant, c’est du temps hors mesure, ni bref, ni long. »
En 2006, un incendie détruit une partie du fonds de l’atelier Tal-Coat. Sollicité par la famille de l’artiste, le conseil général du Morbihan décide de créer un Centre Tal-Coat au sein du château de Kerguéhennec, qui accueille déjà un centre d’art contemporain et une collection de sculptures dans son vaste parc.
En préfiguration du futur Centre Tal-Coat, un parcours riche de cent dix œuvres allant de 1925 à 1985, savamment choisies et disposées dans les salles lumineuses du premier étage du château, permet d’éprouver la force d’un artiste qui donnait à chacun de ses pas la mesure ou la démesure de ses regards et de ses attentes face aux énigmes de la vie.
« Pierre Tal-Coat », domaine de Kerguéhennec, Bignan (56)
tél. 02 97 60 42 66 et 02 97 54 59 05
jusqu’au 4 janvier 2009.
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Pierre Tal-Coat, en attendant le Centre
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°608 du 1 décembre 2008, avec le titre suivant : Pierre Tal-Coat