Penser au collectif, agir pour le bien du quidam, plonger dans le réel, c’est bien ce qu’a entrepris l’artiste turinois Piero Gilardi à la fin des années 1960, lorsque, écœuré par la marchandisation de ses œuvres, il cesse de produire et se tourne vers la « vraie » vie.
Un choix radical qui détonne comme sa pratique de tapis de mousse mimant la nature. En plein Arte Povera que Gilardi préfère appeler art « micro-émotif », envisager le rapport de la culture au naturel par l’artifice se démarque des Penone ou Merz. Plus proche de Pino Pascali, comète du mouvement, brutalement décédé en 1968, Gilardi commence alors un parcours entre activisme et pensée théorique, s’investit dans des structures sociales, réfléchit sur le fonctionnement et les méthodologies des hôpitaux psychiatriques. Il manifeste contre le pouvoir, proteste.
L’exposition néerlandaise venue du Castello di Rivoli de Turin met l’accent sur cette polarité entre la production d’objets à vivre, sentir, toucher, aux accents de bacchanales pop et la documentation riche, qui informe de l’implication de Gilardi dans le politique, le social et l’anthropologie.
En effet, au début des années 1980, l’artiste travaille au Nicaragua, au Kenya et sur la frontière canadienne auprès de communautés marginales. Contextualisée avec des œuvres contemporaines de Ger Van Elk, Marinus Boezem, Mario Merz et Michelangelo Pistoletto, cette dimension pamphlétaire est valorisée à la hauteur de l’œuvre. Quand la nature se fait révolution sociale.
Van Abbemuseum, Bilderdijklaan 10, Eindhoven, Pays-Bas, www.vanabbemuseum.nl
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Piero Gilardi - Jouer collectif
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°650 du 1 octobre 2012, avec le titre suivant : Piero Gilardi - Jouer collectif