Visions d’Espagne, le cycle réalisé par Joaquín Sorolla (1863-1923) pour l’Hispanic Society de New York, a été la commande la plus importante de sa carrière. Le Musée Thyssen-Bornemisza lui consacre une exposition.
MADRID (de notre correspondante) - Pour la première fois en Espagne, on peut voir les esquisses préparatoires du cycle Visions d’Espagne, commandé pour l’Hispanic Society de New York. Il s’agit de 15 gouaches sur carton ou papier ayant pour thème la Castille, l’Andalousie, l’Aragon, la Navarre et le Pays basque. 60 esquisses à l’huile de paysages et de personnages réalisées pour la même occasion sont également exposées, ainsi qu’un ensemble de 15 portraits de personnalités espagnoles. Après le succès de l’exposition à l’Hispanic Society de 342 de ses tableaux, en 1909, Sorolla paraissait tout désigné pour exécuter ces 70 mètres de panneaux chargés d’illustrer l’idée d’“hispanité”. Âgé alors de 49 ans, Sorolla relève le défi avec passion : de 1911 à 1920, il voyage à travers l’Espagne, consignant les paysages dans de nombreuses études. Pour les critiques, celles-ci constituent la meilleure partie de son œuvre, mais le résultat final ne reflète pas complètement le “programme” esthétique de Sorolla, qui avait déclaré : “Je ne veux pas faire d’espagnolades, mais représenter sans symbolisme ni allusions littéraires la psychologie et le pittoresque de chaque région.” Ses contemporains ont pourtant jugé la mise en scène un peu artificielle et vieillotte : son style était celui d’un peintre du XIXe siècle. Ses Visions d’Espagne inaugurées en 1926, après sa mort, sont passées presque inaperçues, à New York comme en Espagne.
Jusqu’au 17 janvier, Musée Thyssen-Bornemisza, Palacio de Villahermosa, Madrid, tél. 34 1 36 90 151, tlj sauf lundi 10h-19h.
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« Pas d’espagnolades »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°73 du 18 décembre 1998, avec le titre suivant : « Pas d’espagnolades »