Ode à la joie

Dans ces tableaux de facture et de style variés, accrochés aux cimaises à l’instar de l’immense toile du peintre congolais Chéri Chérin, Obama Revolution, on célèbre les ancêtres du continent noir, devenus des icônes représentant « la fierté envers leur propre histoire et leurs réussites, malgré l’adversité et une longue oppression de plusieurs siècles », comme l’écrit la commissaire Koyo Kouoh. Au plafond et dans les salles suivantes, résonnent des chants venus d’Afrique. Fresque ambitieuse balayant un siècle de peinture figurative panafricaine et rassemblant plus de 150 œuvres, l’exposition conçue par l’équipe du Musée Zeitz d’art contemporain d’Afrique (Le Cap, Afrique du Sud) est reconstituée au musée bâlois. Pas d’atermoiement sur les violences ou les injustices, mais un focus sur la joie, un thème décliné en six chapitres. Les peintures sont présentées dans des sections consacrées à la beauté du quotidien, à l’omniprésence de la spiritualité ou encore à la sensualité des corps et de « l’amour noir », sans égard à la chronologie ni au lieu de création. Cette exposition dynamique et colorée devient une véritable odyssée à travers les œuvres du continent africain et panafricain rarement montrées jusqu’à présent. Bien que le parcours soit passionnant, il manque parfois une boussole pour s’orienter : des repères biographiques, géographiques ou historiques auraient été utiles pour profiter au mieux de cette expérience inédite.