TOULOUSE
Né à Montbeliard en 1590, Nicolas Tournier fait l’essentiel de son apprentissage à Rome, peut-être dès 1610. Sa présence est en tout cas attestée de 1619 à 1626.Il travaille dans l’atelier de Bartolomeo Manfredi, disciple et imitateur de Caravage, qui initia de nombreux artistes à l’œuvre du grand maître. Mais contrairement à d’autres caravagesques français (Simon Vouet, Valentin de Boulogne, Nicolas Régnier), il ne fait pas de brillante carrière en Italie, et on le retrouve en Languedoc, notamment à Toulouse dont il décore les églises de tableaux monumentaux et où il meurt en 1639. Les historiens de l’art ont eu fort à faire pour distinguer les différentes personnalités qui composaient le cercle caravagesque romain. Grâce notamment à Roberto Longhi, l’œuvre de Tournier a pu être reconstituée et cette exposition, avec une quarantaine de tableaux, en donne pour la première fois une vision aussi complète que possible. Ce que Tournier a retenu de Caravage, outre les éclairages tranchés et l’observation de la réalité, c’est le sens de la présence des êtres, de leur densité à la fois corporelle et morale. Ses personnages sont graves, absorbés en eux-mêmes et leurs gestes semblent suspendus, qu’ils lèvent un verre pour boire ou qu’ils portent le corps du Christ : comme dans cette Mise au tombeau qui décline le célèbre tableau de Caravage en remplaçant l’emphase baroque par un impressionnant silence. C’est une peinture pour les yeux de la méditation.
TOULOUSE, Musée des Augustins, 21, rue de Metz, tél. 05 61 22 21 82, 30 mars-1er juillet, cat. éd. Somogy, 250 F.
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Nicolas Tournier, silencieux et grave
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°526 du 1 mai 2001, avec le titre suivant : Nicolas Tournier, silencieux et grave