Monaco dévoile sa collection

Les œuvres présentées à la Villa Sauber font référence à l’idée même de collection. Accumulation Renault n° 152 (1968), une superposition de vingt-deux capots de Renault 16 soigneusement posés l’un sur l’autre par Arman (1928-2005), ou le Grand Herbier d’ombres (1972) de Lourdes Castro (née en 1930), témoignent de ce que peut être une collection : un choix d’objets arbitrairement réunis en raison de leur appartenance à une même catégorie. The Davy Jones’ Locker (2011) de Mark Dion (né en 1961, États-Unis), évoque le monde de la mer. Un moulage d’esturgeon au regard mélancolique disposé sur un amoncellement de bimbeloteries et de bijoux de pacotille côtoie La Baie de Monaco (1884) de Claude Monet, une peinture lacérée de Fontana, une toile de William Turner, des costumes de sirène et mille autres œuvres disparates mêlant époques et styles, toutes issues des réserves du NMNM. Neuf cent quatre-vingt-dix-sept portraits de très jeunes enfants, souvent des photos de baptême – archives banales au premier regard collectées par Linda Fregni Nagler (née en 1976) – partagent une même singularité. La mère, toujours proche de l’enfant, est invisible, dissimulée sous un voile ou derrière un rideau. Saisissant ! Robert Barry, Christian Boltanski, César, Erró, Hans-Peter Feldmann, Claire Fontaine, Jeppe Hein, Camille Henrot, Bertrand Lavier, Anne et Patrick Poirier et Hans Schabus participent également à cet inventaire non exhaustif des richesses de ce jeune musée monégasque vivement soutenu par la princesse Caroline de Hanovre.