Peintre et théoricien de l’art prolifique, Maurice Denis (1870-1943) a aussi été un infatigable voyageur. Au cours de sa longue carrière, il séjourna à plusieurs reprises en Italie pour s’imprégner de l’art ancien, résida fréquemment en Bretagne où il entretint avec l’école de Pont-Aven des liens durables et fit de nombreux voyages en Suisse et en Savoie, où il puisa dans le paysage alpin une nouvelle source d’inspiration.
Cette partie assez méconnue de sa carrière fait actuellement l’objet d’une exposition au Musée du Chablais à Thonon-les-Bains. La manifestation retrace les dix dernières années de la vie de l’artiste à travers les paysages peints au cours de ses promenades en montagne et les grandes commandes qu’il a réalisées pour les églises savoyardes. L’art sacré occupe, en effet, une place privilégiée dans l’œuvre du cofondateur du mouvement nabi. Maurice Denis s’affiche comme un artiste animé d’une grande ferveur religieuse, une dévotion qu’il met en scène dans de grands cycles décoratifs où le symbolisme très épuré de ses débuts cède la place au fil des années à un académisme un peu mièvre ; une manière moins intellectuelle plus adaptée, selon lui, à l’édification des fidèles.
Malgré l’affadissement de son style, la fin de sa carrière réserve encore quelques belles surprises dans ses paysages alpins. Dans ces petits tableaux intimes et ces nombreux croquis, il renoue avec la puissance plastique du synthétisme et témoigne d’une nécessité de peindre intarissable.
Musée du Chablais, château du Sonnaz, Thonon-les-Bains (74), www.ville-thonon.fr
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Maurice Denis : savoyard aussi
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : Maurice Denis : savoyard aussi