La nébuleuse surréaliste a comporté de nombreuses étoiles, longtemps éclipsées par les astres majeurs, et dont on redécouvre aujourd’hui l’éclat mystérieux. Kurt Seligmann est l’une de ces étoiles injustement oubliées.
Né en 1900 à Bâle, installé à Paris en 1927, Seligmann participe aux activités du groupe Abstraction-Création avant de rejoindre le mouvement surréaliste. Ses formes abstraites, qui trahissent un fort ascendant de Arp, laissent la place vers 1935 à des visions apocalyptiques : animaux étranges, figures squelettiques, viscères déchiquetés, structures minérales, végétales et animales en cours de métamorphose, entre la vie et la mort, le tout agencé en furieuses « chorégraphies » secouées par le vent. À partir de 1939, Kurt Seligmann s’installe à New York où il sera rejoint par de nombreux artistes surréalistes fuyant la guerre. Il y poursuit une carrière féconde, peignant, enseignant la peinture et l’histoire de l’art au Brooklyn College et concevant de nombreux costumes pour le New York City Ballet. Il explore la symbolique des rêves et des mythes à travers des œuvres où dominent les formes tourbillonnaires et... héraldiques. Dans sa dernière période, il installe des figures bandées dans des espaces cubistes, puis sur fonds noirs. Toute l’œuvre de Seligmann, jusqu’à sa mort en 1962, est nourrie par un goût profond pour l’occultisme, l’héraldique, et par la croyance en un ordre caché du monde, marqué par la destruction permanente et les métamorphoses.
PARIS, galerie Patrice Trigano, jusqu’au 23 octobre.
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L’étoile Seligmann
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°510 du 1 octobre 1999, avec le titre suivant : L’étoile Seligmann