S’asseoir et voyager : c’est ce à quoi nous invite l’exposition de Lausanne conçue autour du travail vidéo de l’artiste belge, médium qu’il pratique depuis trente ans, avec un focus, celui de la marche.
Car Alÿs aime marcher et déambuler dans les villes (Mexico d’abord où il s’installe et vit depuis 1986, mais aussi d’autres mégalopoles, de La Havane à Londres, en passant par Jérusalem). De protagoniste principal de ces marches urbaines sans fin, devant la caméra, principalement dans ses premières vidéos, l’artiste est devenu peu à peu le témoin de la vie des rues, en centrant l’attention sur des acteurs invisibles de la ville, enfants ou animaux. Au premier abord anodins, à caractère presque documentaire, les films développent subrepticement une puissance narrative et poétique qu’Alÿs instille avec une grande économie de moyens (là, une course de gamins avec des bobines de film dans Kaboul, ailleurs, un bloc de glace poussé par l’artiste jusqu’à fonte totale dans les rues de Mexico). Il y est question de mouvement, de course, d’arrêt, de chutes et, par un biais détourné toujours subtil, de politique. L’exposition, présentée en deux temps, sur deux niveaux, emmène le visiteur dans deux univers contrastés. À la silencieuse et paradoxale quiétude des images de Kaboul alors que la guerre fait rage (tant dans des jeux d’enfants issus de sa série Children’s Games que dans son film élaboré pour la Documenta 13, Reel-Unreel), fait suite une chaotique et cacophonique installation sur grands écrans d’une quinzaine de vidéos où l’agitation le dispute à l’anecdote.
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Les pas perdus de Francis Alÿs
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°749 du 1 décembre 2021, avec le titre suivant : Les pas perdus de Francis Alÿs