En ce presque début de XXIe siècle, l’un des best-sellers au Japon est un roman fleuve en dix volumes du XIIe siècle, déjà vendu à deux millions d’exemplaires et disponible dans la moindre librairie de village. C’est Le Dit du Genji, rédigé par une femme, Murasaki Shikibu, dame d’honneur à la cour impériale. Il compte parmi les premiers récits de ce genre au monde et retrace les aventures sentimentales d’un prince, fils d’empereur, que les intrigues de palais ont écarté de la lignée dynastique. Ce héros et son successeur sont entourés de nombreuses figures féminines très individualisées formant elles-mêmes le noyau d’autres aventures. Ce premier roman d’analyse moderne, évoquant les émois de la vie intérieure, s’efforce de traduire ce qui, dans l’existence, demeure invisible ou indicible. Il a tenté au cours des siècles un grand nombre de peintres et, plus près de nous, Ishiodori Tatsuya, désireux d’unir l’art du Japon ancien et l’art occidental contemporain. Le format choisi, en majorité des paravents, traduit la volonté de renouer le fil de la tradition mais les épisodes sont évoqués par un langage pictural contemporain, privilégiant une composition très stricte, des scènes rythmées par des couleurs vives et une atmosphère générale de mystère. Ce sont ces panneaux qui ont servi à illustrer la version moderne du Dit du Genji et ont contribué à son succès actuel.
PARIS, Centre Mitsukoshi-Étoile, jusqu’au 9 décembre.
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Les mille lunes du Prince Genji
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°520 du 1 octobre 2000, avec le titre suivant : Les mille lunes du Prince Genji