Celle que l’on peut considérer comme l’un des plus grands photographes du XIXe siècle n’a commencé à réaliser des portraits qu’au seuil de la cinquantaine.
Julia Margaret Cameron, Anglaise née à Calcutta en 1815 dans une vieille famille d’aristocrates français, a passé la moitié de sa vie en Inde. En 1863, sa fille Julia Norman lui offre un appareil de prises de vues – l’une de ces merveilleuses boîtes en bois précieux, montée sur un trépied, et nantie d’un objectif cerclé de cuivre, à ouverture manuelle et piqué approximatif. Combien de visages célèbres sont v...enus s’inscrire à l’envers sous ses yeux ! Alfred Lord Tennyson, Charles Darwin, et bien d’autres Cameron possède une manière particulière de les photographier, sans trop leur faire de cadeaux, sans se soucier de mise au point parfaite, sans mise en scène exagérée non plus – comme souvent opéraient ses homologues masculins comme les Nadar. Elle ne s’est jamais voulue professionnelle : son seul but, c’est la recherche, et la conservation, de la beauté. Elle l’a souvent trouvée chez les femmes, thème exclusif de cette exposition, en choisissant. ses modèles parmi des familiers, des amies, ou des filles déjà célèbres, comme Alice Liddell, qui avait déjà posé pour Lewis Carroll sous les oripeaux d’une mendiante. Pour Cameron, dix ans plus tard, elle est devenue la déesse Pomone, incarnation d’un romantisme nuancé par la gravité d’un regard, la dureté d’une expression qui trahit une vérité échappant sans doute au bon vouloir de la photographe.
NEW YORK, Museum of Modern Art, jusqu’au 4 mai et PARIS, Musée d’Orsay, jusqu’au 6 juin.
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Les femmes de Cameron
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°505 du 1 avril 1999, avec le titre suivant : Les femmes de Cameron