Art Japonais - La belle saison venue, on achetait des éventails de bambou dans la rue, devant les temples, sur les marchés ou les lieux de promenade, à des colporteurs qui les vendaient à la volée, pour le prix d’un bol de nouilles.
On s’éventait sous le soleil de l’après-midi, puis on s’amusait à les utiliser pour capturer des lucioles à la nuit tombée. Bientôt, ils se déchiraient ou se brisaient, et on les jetait. En vogue à l’époque d’Edo (1603-1868), ces objets de consommation courante attirèrent à la fin du XVIIIe siècle l’attention des marchands d’estampes et de livres illustrés, lorsque des maîtres de l’école de l’ukiyo-e – ce genre qui représente les beautés éphémères du monde flottant – commencèrent à signer des compositions destinées à être montées sur des structures de bambou pour devenir des éventails. C’est à ces marchands d’estampes que l’on doit la conservation de certaines de ces pièces de maîtres, dans leur premier tirage, non découpées et qui ne furent jamais montées sur leur armature. Au Musée Guimet, dans la rotonde, grâce à des prêts d’une grande collection privée, la collection Georges Leskowicz, se déploie ainsi pour la première fois en France un ensemble merveilleux de 90 estampes pour éventails de l’un des plus grands imagiers du Japon de l’époque d’Edo : Utagawa Hiroshige, dont les paysages des provinces japonaises changeant au fil des heures du jour et des saisons, les élégants personnages féminins, les poèmes et légendes mis en images, les oiseaux colorés et les fleurs délicates nous apportent un vent de ce Japon du XIXe siècle tant aimé par les impressionnistes.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les éventails d’Hiroshige
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°763 du 1 avril 2023, avec le titre suivant : Les éventails d’Hiroshige