Beaucoup de traversées dans le temps dans la programmation des Rencontres d’Arles 2017 et de retours sur image pour éclairer le présent autrement.
Iran année 38 rassemble ainsi nombre de travaux de photographes, réalisateurs et artistes iraniens sur les trente-huit dernières années écoulées depuis la révolution islamique. De son côté, la rétrospective Paz Errázuriz retrace le travail d’une femme photographe en prise avec l’histoire de son pays depuis le coup d’État de Pinochet, tandis que la rétrospective Masahisa Fukase, inédite en Europe, se fait l’écho des questions existentielles de cet autre grand auteur. La première étude menée par la Fondation Dubuffet sur le fonds photographique de l’artiste de Coucou bazar découvre quant à elle un artiste soucieux de l’inventaire de son œuvre, quand le fonds photo du Centre Pompidou lié à la période du surréalisme revient, dans le cadre des quarante ans de l’institution, sur les différentes subversions à l’œuvre durant cette période en Europe. Au sein même de la mission photographique de la Datar, le bousculement des points de vue sur le paysage a porté en son temps une odeur de soufre, que rappelle la Bibliothèque nationale de France en préambule de la grande exposition sur le paysage en France qu’elle organise cet automne. Dans « Pulsions urbaines », le déploiement de regards de photographes latino-américains sur un demi-siècle de constructions urbaines chaotiques et tentaculaires convoque d’autres voix singulières. De fait, les écritures documentaires sont présentes dans cette 48e édition. Elles se déploient, de l’enquête de Mathieu Asselin sur Monsanto à celle des réfugiés en Lybie de Samuel Gratacap. Le focus sur la scène photographique colombienne intitulé La Vuelta n’est pas exempt de travaux au long cours. La porte d’un wagon de train arrivé à quai en Russie ou en Europe orientale esquisse toutefois chez Marie Bovo à chaque arrêt un paysage porteur de récits plus intimes, à l’instar de son film sur Marseille, La Voie lactée, projeté au Frac Paca dans le cadre de la programmation Hors les murs. Une articulation entre deux lieux dont bénéficie aussi Mathieu Pernot, qui, entre Arles et l’Hôtel des arts de Toulon, donne pour la première fois toute la mesure protéiforme de son travail mené depuis une vingtaine d’années sur les Gitans.
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L’écriture documentaire à l’œuvre aux Rencontres
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : L’écriture documentaire à l’œuvre aux Rencontres