Le temps retrouvé de Mari

Grâce à un partenariat avec le Musée du Louvre, le Musée royal de Mariemont fait revivre en ses murs celle qui fut l’une des plus fameuses cités du monde mésopotamien, aux IIIe et IIe millénaires avant notre ère. Sobre, clair, émouvant, le parcours déroule l’histoire de la cité, documentée par les fouilles du Louvre qui conserve la moitié des objets exhumés entre 1934 et 1946 – l’autre moitié a rejoint le Musée national d’Alep. À travers des documents d’archives, l’exposition s’ouvre sur un hommage à André Parrot (1901-1980), qui étudia le site archéologique et deviendra le premier directeur du Louvre, à l’épigraphiste et assyriologue belge Georges Dossin (1896-1983), qui travailla sur les tablettes cunéiformes exhumées, ainsi qu’aux Syriens qui participèrent aux fouilles. On leur doit de contempler au long de cette exposition quelques pièces exceptionnelles, comme le « lion de Mari », gardien de temple dont le jumeau est resté en Syrie, ou les relevés des peintures murales du Grand Palais royal. Ces derniers nous présentent Ishtar, déesse de l’amour, de la guerre et du commerce, et le dieu de la Lune Sîn, auquel un shakkanakku, un de ces gouverneurs devenus rois qui firent de Mari l’une des villes proche-orientales les plus importantes de l’époque, fait une offrande. Exposés pour la première fois, ces calques retrouvés en 2019 dans les réserves du Louvre sont les derniers vestiges des grands décors peints de Mari, évanouis en poussière après leur mise au jour.