Selon le philosophe et historien de l’art Georges Didi-Huberman, l’histoire de l’art est un « temps des fantômes ».
Selon le philosophe et historien de l’art Georges Didi-Huberman, l’histoire de l’art est un « temps des fantômes ». Le Louvre, à Paris, le prend au mot et se met à croire aux « revenants ». La petite exposition-dossier, qui se tient jusqu’au 14 mars au département des Arts graphiques du musée, est conçue comme une introduction au cycle « Revenants, images, figures et récits du retour des morts » organisé à l’auditorium jusqu’au 28 mars. Cette riche programmation explore largement la culture visuelle macabre à travers la création cinématographique. Le 7e art est en effet le médium qui a le plus développé le retour des morts sur la Terre, un espace de porosité où l’impossible prend forme humaine.
À travers la figure stagnante du fantôme qui s’attarde chez les vivants dans les films de Kiyoshi Kurosawa, l’auditorium décrypte les rituels de passage vers l’au-delà. Le maître du cinéma fantastique japonais contemporain bénéficie d’une carte blanche pour présenter les films qui ont influencé son imaginaire, du classique du cinéma gothique anglais The Innocents (Jack Clayton, 1961) à l’inédit Yotsuya Kaidan : Oiwa no borei (Kazuo Mori, 1969). La programmation explore aussi les figures de la non-mort. The Last Man on Earth (Ubaldo Ragona, 1964) place Vincent Price dans les vestiges d’une architecture fasciste en horrifiante compagnie. Vampires et zombies constituent de violents paradigmes d’une époque contemporaine hantée par les images, où une accumulation de « survivance » et une confrontation entre différents espaces-temps posent la question de ce qui demeure visible. Les acteurs, devenus des images d’archives, sont appelés à demeurer vivants pour l’éternité. C’est ce chevauchement entre réalité et fiction que viendront décrypter les artistes Walid Raad et Jalal Toufic lors d’un face-à-face en clôture du cycle. Les films seront scandés par des conférences et des manifestations exceptionnelles. Un spectacle de fantasmagorie mettra notamment en lumière et en mouvement les plaques de verre mécanisées, inventées par Robertson en 1798 et présentées dans l’exposition.
du 21 février au 28 mars, auditorium du Louvre, Paris, réservation au 01 40 20 55 00, www.louvre.fr
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Le Louvre de l’au-delà
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°341 du 18 février 2011, avec le titre suivant : Le Louvre de l’au-delà