Cap au nord ! On connaît le goût de François Ier pour la Renaissance italienne, lui qui a invité Léonard de Vinci au château du Clos-Lucé à Amboise et chargé les peintres Rosso Fiorentino et Le Primatice de décorer celui de Fontainebleau.
Et voilà que le Louvre nous fait découvrir un autre penchant de ce souverain mécène des arts : celui pour les artistes flamands et hollandais, venus mettre sous son règne leur talent au service de la France. Parfois, leurs noms ont été francisés au point qu’on avait oublié leur origine flamande. L’exemple le plus éclatant est sans doute celui de Jean Clouet, peintre du roi, né à Valenciennes, dont les subtils portraits royaux illustrent aujourd’hui les manuels d’histoire. Mais il y a aussi Corneille de Lyon, né à La Haye avant de venir s’établir dans la cité rhodanienne : ses petits portraits au trait enlevé et sensible nous donnent à savourer un minutieux mélange de modestie et de naturel. Ces deux artistes ont été intégrés à l’école française, ils sont pourtant les plus célèbres des peintres néerlandais actifs en France.
Les noms de beaucoup d’autres - Wouter Van Campen, Noël Bellemare, Joos Van Cleve, Jan de Beer… - sont tombés dans l’oubli. Certains, même, ont été perdus - celui, par exemple, du peintre qui diffusa en France l’extravagant maniérisme anversois et que l’on dénomme, faute de mieux, « le maître d’Amiens », ou du « maître du Carcer d’Amour » - et sont désignés par l’ouvrage qu’ils ont illustré.
À travers tableaux, vitraux, tapisseries, dessins, enluminures, un pan méconnu de notre histoire de l’art se révèle aux visiteurs, et la beauté et la finesse des œuvres de ces artistes venus des Pays-Bas éclatent à nos yeux. Cerise sur le gâteau, cette remarquable exposition est aussi l’occasion d’admirer le livre d’heures de François Ier, dans sa monture d’or et de pierres précieuses, présenté de façon exceptionnelle dans le cadre de l’opération « Tous mécènes ! », visant à récolter les fonds pour faire revenir ce joyau en France, dans les collections du musée.
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Le goût flamand de François Ier
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°708 du 1 janvier 2018, avec le titre suivant : Le goût flamand de François Ier