Après sa première rétrospective en France au Mamac de Nice en 2014, l’artiste Julião Sarmento, figure de proue de l’art contemporain portugais, bénéficie à la Fondation Gulbenkian d’une exposition monographique proposant, avec une trentaine d’œuvres emblématiques exposées, un large panorama de son travail.
Plasticien postmoderne pratiquant depuis une cinquantaine d’années un art sensuel et conceptuel multipliant les médiums (dessin, peinture, sculpture, photographie, performance, installation, vidéo), Sarmento propose, à partir de la présence iconique de la femme (fil rouge choisi par le commissaire Ami Barak), des associations d’images et de textes qui, plutôt que de raconter une histoire linéaire, sont à lire comme un storyboard égrenant les fragments (un verre de lait, une jambe, des seins, des ombres chinoises…) afin de permettre au visiteur-voyeur de se lancer dans des scénarii imaginaires. L’œuvre suggestive de Sarmento, nourri par Duchamp, reprend des signes iconographiques de la société du spectacle, dont des positions inspirées de films X, et montre le corps de la femme, des architectures modernes ainsi que des cicatrices pour « réaliser toujours la même pièce, encore et encore » qui parle du désir et de ses mécanismes, de la sexualité, des rapports entre homme et femme, de l’infidélité, mais aussi « de tristesse, de solitude, d’isolement et de cette incapacité à voir due à un excès de possibilités ». Accompagnée d’un dépliant informatif et d’un beau catalogue se référant à Sade et à Bataille, cette exposition événement, déployant avec humour toute une toile de fond pulsionnelle, est à ne pas manquer, car diablement érotique !
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le désir selon Sarmento
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Fondation Calouste Gulbenkian, 39, boulevard de la Tour-Maubourg, Paris-7e, www.gulbenkian-paris.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°688 du 1 mars 2016, avec le titre suivant : Le désir selon Sarmento