Une fois n’est pas coutume, la Cité de l’architecture, à Paris, n’exhibe pas l’architecture en tant que telle, mais ceux qui l’imaginent : les architectes.
Intitulée « L’Architecte, portraits et clichés », cette exposition décrypte leur personnalité, à travers l’histoire et le métier, ainsi que les mille et une façons dont ils ont, jadis, été perçus ou le sont encore aujourd’hui. Si le premier d’entre eux pourrait être l’Égyptien Imhotep, conseiller du roi Djoser, auteur, vers 2650 av. J.-C., de la pyramide à degrés de Saqqarah et représenté, ici, par une petite sculpture en bronze, le parcours se déroule ensuite en une chronologie bien huilée : Antiquité, Moyen Âge, Renaissance, Premier Empire, Belle Époque, Temps modernes, Trente Glorieuses… Des plus romantiques – autoportrait de Paul Dubufe – aux plus académiques – buste (avec perruque Louis XIV intégrée) de Jules Hardouin-Mansart, père du château de Versailles, par Jean-Louis Lemoyne –, du gros plan sur le visage au personnage en pied et en plein travail, flanqué, ou non, de ses attributs – règle et compas –, les tableaux comme les sculptures illustrent ainsi la figure du « bâtisseur » – rarement « femme », hormis, en toute queue de peloton, l’incontournable Charlotte Perriand ! Même le « look » est analysé : en témoignent ces paires de lunettes ayant appartenu à… Le Corbusier. Le visiteur ne manquera pas d’admirer quelques perles, telles des gravures d’Ingres ; une flopée de portraits de Charles Garnier, auteur, à Paris, de l’opéra éponyme et déjà star à son époque « avec sa tête de Masaccio » (dixit les frères Goncourt), ou, plus près de nous, trois bustes signés Chana Orloff – Jourdain, Perret, Chareau – ou les amusantes caricatures croquées par Claude Parent – tirées de son livre Portraits (impressionnistes et véridiques) d’architectes, aux éditions Norma –, lui-même présent dans ce cliché en noir et blanc signé C.-M. Masson, dit Portrait à l’équerre. Si la partie historique tient solidement la route, le volet contemporain, en revanche, se dilue, ne faisant, contrairement au propos historique, qu’effleurer la multitude de sections – philatélie, bande dessinée, jouets, meubles, photographies, revues, vidéos, cinéma… – qui le composent, sinon s’éparpiller en elle. Et le splendide portrait de Claude Vasconi exécuté à la mine de plomb par Jean Hucleux n’y change rien.
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L’architecture en son miroir
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : L’architecture en son miroir