C’est à la fois un poème et un concept. L’histoire d’une rencontre entre une forme végétale et une technique. L’œuvre de Frédérique Lucien, née en 1960, repose sur le dessin et la transparence.
Présentées à Auxerre, puis au Centre d’Art contemporain de Vassivière, 60 estampes, peintures et installations montrent cette tension entre abstraction et réalité. Frédérique Lucien contemple, travaille ensuite. La forme s’épure, les séries naissent les unes après les autres : Pistils, Fruits d’érable, Magnolias, Follicules, Formes, Traces. Une tige, un pétale, autant de prétextes pour rechercher le trait juste. Mais le propos de l’artiste n’est pas de sombrer dans l’élégance plastique. De support en support, le dessin, modeste, se déplace : « Le réel pour moi est prétexte à peindre. J’en extrais seulement des éléments. » Cet art se veut économe, à la limite du procédé entropique cher à Robert Morris. Les scories s’éliminent peu à peu ; il ne reste plus que quelques traits et empreintes. On pense inévitablement aux théories de l’architecte Henry van de Velde qui affirmait que l’esthétique Art Nouveau résidait dans la seule forme de la vie. Ces motifs végétaux relèvent d’une même intention primitiviste ou pour dire autrement, fondamentaliste.
Mais les images de la plasticienne échappent à la rigidité du concept ; l’œuvre donne libre cours aux flux et reflux de la pensée.
AUXERRE, Artothèque, jusqu’au 9 octobre.
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La vraie nature de Frédérique Lucien
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : La vraie nature de Frédérique Lucien