Grâce à la rénovation du château de Rentilly conduite par Xavier Veilhan, le Frac se dote d’un second espace pour accroître la diffusion de sa collection.
BUSSY-SAINT-MARTIN - Après deux ans de travaux conduits par l’artiste français Xavier Veilhan en association avec les architectes Bona-Lemercier et le scénographe Alexis Bertrand, c’est un château totalement modernisé qui voit le jour dans le Parc culturel de Rentilly. La bâtisse désaffectée sur laquelle a porté le travail n’ayant qu’une faible valeur patrimoniale (pas de classement ni d’enregistrement au registre des monuments historiques), ils se sont emparés de l’édifice en toute liberté. Dans un geste de simplification et de radicalité extrême, la façade a été intégralement enveloppée de miroirs en inox poli qui réfléchissent l’image du parc alentour tout en la diffractant. « Ce qui m’intéressait était de faire entrer le jardin dans le château », confie l’artiste. Le résultat pourrait faire penser à un château tout droit sorti d’un conte pour enfants ou d’un film de science-fiction. À l’inverse, c’est une extrême sobriété qui règne à l’intérieur. S’y déploient deux grands plateaux de près de 500 mètres carrés chacun, assortis de cloisons amovibles et abondamment éclairés par la lumière naturelle grâce à de multiples ouvertures. Le tout est surmonté d’une immense terrasse à ciel ouvert. Au final, seules les caves historiques voûtées du sous-sol ont été conservées et serviront d’espaces d’accueil pour les visiteurs.
Diffusion démultipliée de l’art contemporain
Les travaux dont le budget s’élève à 3 millions d’euros ont été financés à parts égales par la Région et la Communauté d’agglomération de Marne et Gondoire. Dès l’ouverture du parc au public en 2006, acquis par la communauté d’agglomération en 2001, cette dernière a noué un partenariat avec le Frac Île-de-France en l’invitant à présenter tous les ans sa collection. À présent, suite à l’appel d’offres remporté par l’équipe de Veilhan, qui a pris la forme d’une commande publique, une nouvelle étape est franchie. Le Frac aura la charge de la programmation artistique du château au rythme de deux expositions par an : l’une consacrée à sa collection, l’autre à des collections invitées (comme celles d’autres Frac en manque de visibilité ou encore celles du Centre national deæs arts plastiques et de fondations européennes). Il ne s’agit pas d’un Frac de « deuxième génération » insiste le directeur du Frac, Xavier Franceschi, mais d’un projet multisite. « La question qui s’est posée était comment le Frac Île-de-France pouvait envisager un développement ? Et la réponse que nous apportons est celle-ci : un ancrage démultiplié sur le territoire. Cela rejoint le projet originel des Frac qui était de diffuser l’art contemporain dans tout le territoire. » Si le Plateau (espace investi en 2002 dans le 19e arrondissement de Paris) donne lieu à des productions, le château de Rentilly se consacrera exclusivement à la diffusion de sa collection. Un troisième espace en proche banlieue devrait s’ajouter d’ici peu à cet ensemble afin de servir de réserves pour les œuvres. Toute en subtilité, l’exposition inaugurale rassemble autour de la problématique de notre relation à l’espace dix-neuf pièces de la collection, parmi lesquelles des œuvres d’Ulla Von Brandenburg, Laurent Grasso et Dove Allouche.
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La vie de château pour le Frac Île-de-France
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 22 mars 2015, château de Rentilly, Domaine de Rentilly, 1 rue de l’Étang, 77600 Bussy-saint-Martin, mercredi et samedi 14h30-17h30 et dimanche 10h30-13h et 14h30-17h30, entrée libre, parcculturelderentilly.fr
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°426 du 2 janvier 2015, avec le titre suivant : La vie de château pour le Frac Île-de-France