Choc garanti au Wiels tant les sculptures et les dessins d’Alina Szapocznikow (1926-1972) aiguillonnent les sens et agitent les neurones.
Née à Kalisz en Pologne dans une famille juive, elle survit à Auschwitz et à Bergen-Belsen. Dès 1945, elle entreprend des études de sculpture à Prague, puis aux Beaux-Arts de Paris à partir de 1948. De retour en Pologne en 1951, la jeune femme participe à des concours et à des expositions, réalise un impressionnant Stalin et un monument à l’amitié soviéto-polonaise, expose à la Biennale de Venise de 1962. Elle décide cependant de revenir à Paris en 1963, où elle se lie aux artistes gravitant autour de Pierre Restany et des nouveaux réalistes.
Cette exposition, qui sera également présentée à Los Angeles, à Colombus et à New York – à l’exception de la galerie Loevenbruck qui la présente à la Fiac, Paris est passé à côté ! – révèle l’incroyable inventivité de cette sculptrice. Szapocznikow n’hésite pas à expérimenter des matériaux jusqu’alors réservés à l’industrie, la résine de polyester, la fibre de verre, la mousse de polyuréthane, le polyuréthane liquide à partir de 1968… Malicieuses transgressions, jubilations sensuelles, le corps, entier ou fragmenté, le plus souvent féminin, y est aimé dans toute sa magie, ses forces et ses fragilités. Les moulages de ses parties du corps, disposés dans une coupelle en porcelaine, apparaissent aujourd’hui d’une surprenante modernité.
De toute évidence, Alina Szapocznikow se révèle, quarante ans après sa disparition, être l’un des plus importants sculpteurs du XXe siècle. Un bémol concernant la scénographie de l’exposition : un accrochage trop dense, trop serré. Chaque pièce a une telle réalité, une telle présence !
Wiels Centre d’art contemporain, avenue Van Volxemlaan 354, Bruxelles, www.wiels.org, jusqu’au 8 janvier 2012.
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La redécouverte de Szapocznikow
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°640 du 1 novembre 2011, avec le titre suivant : La redécouverte de Szapocznikow