Doté comme il dit d’un bon « pedigree », figure distinguée de la vie parisienne de la Belle Époque à la Seconde Guerre, très attaché à la Normandie, bien introduit à Londres, qui est Jacques Émile Blanche ?
Un peintre, un écrivain, un musicien, un collectionneur, un critique d’art ? Revenant au long d’une présentation principalement thématique sur l’ensemble de la carrière de l’auteur de l’élégant portrait de Proust jeune, cette exposition part à la recherche d’un artiste célèbre en son temps, puis perdu de vue. Il mérite pourtant de retrouver sa place en raison de la diversité de son œuvre, qui ne se limite pas à une galerie de portraits d’une grande finesse d’exécution et pénétrants de psychologie comme en raffole la haute société d’alors. Jacques Émile Blanche (1861-1942) a aussi peint des natures mortes, dont La Brioche, que Manet apprécia, des scènes urbaines anglaises aux tons vifs et joyeux et des intérieurs d’un chromatisme dense et à la facture solide. Il a de plus composé de vastes décors pour la Biennale de Venise dont on peut voir une bonne partie des panneaux, qui révèlent sa maîtrise des perspectives et son talent inventif. Pressentant l’oubli et souhaitant passer à la postérité, désireux de prouver qu’il n’est pas un dandy fortuné et qu’il a du métier, Blanche fait de son vivant une série de donations au Musée de Rouen d’où provient la majorité des quelque cent quarante œuvres exposées. Elles montrent que son chevalet n’est pas resté uniquement planté dans les salons littéraires.
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À la recherche de Jacques Émile Blanche
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°681 du 1 juillet 2015, avec le titre suivant : À la recherche de Jacques Émile Blanche