La Nouvelle Objectivité au scalpel

L’exposition démarre par une autre, celle qui, à Mannheim en 1925, présentait les travaux d’Otto Dix et de George Grosz, et qui a donné son nom à ce courant du retour à la figuration en Allemagne : « Neue Sachlichkeit », que l’on a traduit par Nouvelle Objectivité. Cette objectivité « dans l’air », comme le clame alors une chanson, se retrouve dans le rêve de standardisation des années 1920 qui accentue un peu plus encore la lutte des classes, avec les exploiteurs d’un côté, les exploités de l’autre. Le parcours se poursuit par une section sur le photomontage, puis une autre sur la nature morte, où l’on apprend notamment que les figuiers et les cactus étaient alors populaires en Allemagne. Les sections suivantes sont consacrées à la rationalité dans l’architecture et dans les méthodes de travail, que l’on retrouve dans l’organisation de la vie sociale et jusque dans les chorégraphies synchronisées des danseuses, nous dit l’exposition. Le chapitre sur les « Transgressions » est l’un des plus passionnants, qui aborde les sujets du genre, de l’homosexualité et du féminicide. Encyclopédique, l’accrochage renoue en partie avec l’esprit des grandes expositions pluridisciplinaires du Centre Pompidou, dans un parcours original qui s’articule autour de la présentation du travail du photographe August Sander et de son grand œuvre (Hommes du XXe siècle), qui constitue à lui seul une exposition dans l’exposition.