Le 13 juillet 1793, Marat, surnommé « l’ami du peuple », est poignardé dans son bain par la royaliste Anne-Charlotte Corday.
À la demande de la Convention, Jacques-Louis David rend hommage à ce politicien et rédacteur en chef d’un journal révolutionnaire, dans un portrait où il apparaît en véritable martyr de la liberté. La tête enveloppée dans un turban blanc, la main droite pendante tenant une plume, Marat est représenté agonisant. L’usage de la lumière et la composition sont d’une très grande sobriété, participant à héroïser la scène et à révéler l’exemplarité de ce citoyen mort pour sa patrie. Dérivant à l’évidence du thème traditionnel de la déposition de croix, la mise en scène, et notamment le choix de la nudité, regarde du côté de l’Antiquité. Cette toile-manifeste n’en demeure pas moins celle de l’incarnation de vertus modernes. « Nous ne serons donc plus obligés d’aller chercher dans l’histoire des peuples anciens de quoi exercer nos pinceaux », déclarait avec enthousiasme Jacques-Louis David. Fervent partisan de la Révolution française, il commémore Le Serment du Jeu de paume en 1791 et glorifie d’autres martyrs de la révolution (comme Lepeletier de Saint-Fargeau). Prix de Rome en 1774, membre de l’Académie royale, ce peintre français, l’un des principaux chefs de file du néoclassicisme, s’est pourtant fait connaître par ses toiles de drames antiques. Mais, à compter de la Révolution, il hisse l’actualité à l’échelle de l’Histoire, participant à régénérer durablement la peinture d’histoire.
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“La mort de Marat”, par Jacques-Louis David
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°735 du 1 juillet 2020, avec le titre suivant : “La mort de Marat”, par Jean-Louis David