Ils avaient le nom, ils se font un prénom.
Ils avaient le nom, ils se font un prénom. À côté de Rosa qui a conquis sa célébrité avec Le Marché aux chevaux, dont on voit dans l’exposition deux études intéressantes, voici, longtemps éclipsés par sa forte personnalité, Isidore, Auguste et Juliette, tous formés par Raymond, le père, autant d’artistes sur lesquels cette exposition porte son éclairage. Il y a aussi Germain, Hippolyte, une autre Juliette, encore un Raymond, l’autre génération. La généalogie de « l’entreprise Bonheur » étant compliquée, elle figure heureusement au début du parcours. Leurs modèles à tous, ce sont les animaux, qu’ils peignent et sculptent avec tant de vérité et presque d’affection que de la France rurale ils font un paradis campagnard. Les citadins d’alors qui n’ont pas idée du monde paysan le découvrent avec surprise et apprécient ce réalisme des plumes et des poils.
Au Salon de 1848, une bonne partie de la famille expose. Leurs scènes animalières y ont plus de succès que les portraits, pourtant prisés. Théophile Gautier saluera la « pléiade de talents » de « cette légion artistique ». Associant aux peintures des uns les sculptures des autres, cette présentation, bien que réduite, donne une juste dimension de la passion des Bonheur pour les lapins et les taureaux, mais aussi pour les cerfs et les sangliers. Tout à côté du lieu d’exposition, se trouve le village de Magny où se réunissaient la fratrie et des amis, comme Eugène Carrière qui peignit là des paysages en camaïeux de bruns. Le bonheur est dans le pré !
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La légion Bonheur
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Abonnez-vous dès 1 €Musée national de Port-Royal des Champs, Magny-les-Hameaux (78)
www.port-royal-des-champs.eu
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°691 du 1 juin 2016, avec le titre suivant : La légion Bonheur