WINTERHOUR / SUISSE
C’est la pièce maîtresse de l’exposition de Winterthour, celle qui attire le regard dès la première salle et qui vaut à elle seule le détour : le double portrait de mariage de l’humaniste Jean Cuspinian et de sa première épouse, Anna, exécuté par Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553) en 1502.
Le diptyque, qui appartient à la collection de la Fondation Oskar Reinhart, fera pour la première fois l’objet d’un prêt et rejoindra le Kunsthistorisches Museum de Vienne où l’exposition voyagera du 21 juin au 16 octobre 2022. Dans ce tableau novateur, les personnages sont représentés non plus « devant », mais intégrés « dans » un paysage aux multiples symboliques. Seules quelques rares œuvres de jeunesse du peintre (on en dénombre une dizaine au total) ou lui étant attribuées, et surtout des gravures et des dessins, ainsi que des tableaux de ses contemporains, l’accompagnent. Si le format de l’exposition est si resserré, c’est que l’on a peu de témoignages de sa première période créatrice connue, celle de Vienne, où l’artiste arriva de Franconie à partir de 1500, attiré par la présence de cercles humanistes. Peu d’œuvres, ce qui rend les pièces exposées d’autant plus précieuses, mais aussi peu d’indices à disposition pour décrypter les qualités intrinsèques à l’art de jeunesse de Cranach l’Ancien, l’ami de Luther et le contemporain de Dürer – si ce n’est son talent de portraitiste qui fait l’objet d’un focus dans l’exposition de Winterthour et sa grande expressivité des formes. À Vienne, ce sont les peintures religieuses qui bénéficieront d’un éclairage particulier.
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La jeunesse de Cranach l’Ancien
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°755 du 1 juin 2022, avec le titre suivant : La jeunesse de Cranach l’Ancien