Peintre néophyte dans les années 40, Roger-Edgar Gillet (rebaptisé ainsi en mémoire d’Edgar Poe) baigne dans l’atmosphère intellectuelle et artistique parisienne de l’après guerre.
Roger-Edgar Gillet y rencontre en 1951 les marchands Pierre Loeb et Paul Fachetti, les critiques Michel Tapié et Charles Estienne qui se révèlent déterminants pour sa carrière. Ses débuts « à la Bonnard » cèdent peu à peu la place à de grands formats dans les tons ocres et bruns, aux compositions de plus en plus rigoureuses. Exposant aux côtés des membres du groupe des « Signifiants de l’Informel », il ne se reconnaît pas vraiment dans cette appellation. Il évolue peu à peu vers une abstraction poétique s’abandonnant à la libre interprétation du visible. En 1963, à l’encontre de ses contemporains, il revient à une figuration subjective. De pâles apparitions effleurent de leur présence la surface de la toile. La figure humaine qu’il nomme parfois « figure voilée » laisse la place à l’insecte, à l’étrange, au difforme. Des années 70, datent les séries des Psychanalyses de groupe, des Nains, des Juges, des Bigotes, des Villes, des Mutants.
Silhouettes racornies, corps mal formés, chair putréfiée, les personnages de La Marche des Oubliés en 1988, semblent tout droit sortis des enfers de Dante. Une façon pour l’artiste de dénoncer l’absurdité du monde où nous vivons. Cette rétrospective riche de 80 œuvres retrace l’évolution d’une carrière des plus fécondes.
SENS, Palais synodal, jusqu’au 27 septembre.
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La comédie humaine selon Gillet
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°509 du 1 septembre 1999, avec le titre suivant : La comédie humaine selon Gillet