La collection Cérès Franco trouve son écrin

Après le refus de Gérard Larrat, nouveau maire (droite) élu en 2014, d’accueillir la collection au Musée de Carcassonne, projet pourtant initié de longue date par Alain Tarlier, ancien maire adjoint (PS) à la culture, La Coopérative-Collection Céres Franco a été inaugurée le 2 juillet à Montolieu, un village blotti au cœur du vignoble de l’AOC Cabardès. Une ancienne coopérative vinicole de près de 1 000 m2 abrite désormais cette collection hors norme réunie en un demi-siècle. Une première exposition permet de découvrir 80 artistes et près de 500 pièces issues de la collection. Après avoir étudié l’histoire de l’art à l’université Columbia et à la New School de New York City, Cérès Franco, d’origine brésilienne, s’installe à Paris en 1951 et collabore comme critique d’art aux journaux de son pays. Très vite, elle organise de nombreuses expositions tant en France qu’à l’étranger. En 1972, elle ouvre à Paris la galerie L’Œil de Bœuf, qui devient un centre de ralliement pour les amateurs et les artistes avides de tout ce qui échappe aux carcans des pensées conceptuelles et minimalistes alors en vogue. « La peinture, pour moi, c’est la fête permanente », déclare Cérès Franco, l’œil toujours aussi malicieux. Des masques mexicains aux très grands formats de Michel Macréau, des peintures d’une radicalité absolue de Stani Nitkowski aux ex-voto brésiliens et aux toiles totalement imprévisibles de Chaïbia Talal, cette exposition confirme l’extraordinaire indépendance tant visuelle que mentale de Cérès Franco, superbe et toujours vive « grande dame » de la culture.