Isabelle Cornaro - La Verrière

Elle a choisi de marier deux types de pièces qui font partie de son corpus : les peintures au spray et les socles portant des objets trouvés. Ainsi, elle présente un agencement de sept structures rectangulaires qui se regardent d’abord de face, composant un paysage « en format 16/9e », explique l’artiste. Puis cette géographie se décompose au fur et à mesure de l’entrée dans l’œuvre. Les couleurs posées en spray déclinées du brun au bleu ciel translucide créent une perspective atmosphérique, en référence à la peinture ancienne. « Isabelle Cornaro est de ces artistes du savoir et de la connaissance qui ne nient pas l’objet et la matière », souligne le commissaire de l’exposition. Elle brouille aussi dans toute son œuvre les frontières entre peinture, sculpture et film. Ici, la pièce qui se donne à voir frontalement se lit au premier abord comme une peinture qui se divise ensuite en blocs en trois dimensions. En tournant autour, le paysage se décompose et se recompose comme « les séquences d’un film ». Au-delà de références complexes à l’histoire de l’art et au cinéma, l’artiste joue également sur la matière (la brillance et la matité des objets) et sur les multiples dimensions de l’œuvre, puisque le spray diffusant des millions de points de peinture crée de près un ciel étoilé. En la parcourant, l’œuvre donne une sensation de vertige : est-ce le détail trop grossi d’un tableau du XVIIIe siècle ou une galaxie entière ?