Hiramatsu Reiji découvre pour la première fois en 1994 les peintures de Monet et le jardin de Giverny, il est littéralement subjugué par le « regard japonisant » de l’artiste français et sa façon de construire l’espace.
Il décide de reprendre un thème cher à son grand aîné, les nymphéas, en suivant toutefois la technique ancestrale du nihonga, la peinture propre à la tradition du Japon. Patiemment, délicatement, non sur le motif, mais dans son atelier, utilisant seulement des matières naturelles, Hiramatsu Reiji compose à son tour de brillantes féeries où dans la transparence de l’onde, entre les branches tombantes des saules, ces fleurs nées de l’eau flottent librement à sa surface et épanouissent leurs « corolles blanches, roses, jaunes ou bleues ». Mêlant aux feuilles de cerisier ou d’érable des libellules et des moineaux, ajoutant souvent une grenouille, Hiramatsu fait de l’étang un miroir silencieux qui absorbe les saisons, renvoie les Reflets de nuages dorés, se ride à peine sous le souffle de la Brise printanière. L’absence de perspectives n’exclut pas la profondeur et le mouvement. Le pinceau les cisèle comme le poète un haïku, avec une sobriété des effets prolongeant l’éphémère passage du temps sur la nature. Si l’hommage que rend Hiramatsu à Monet est fidèle, il n’est pas servile. On salue chez lui cette même « rareté de goût » que Monet avait admirée chez les anciens maîtres japonais. Cette double rencontre est un nouveau pont jeté entre les deux cultures.
« Hiramatsu, le bassin aux nymphéas ; hommage à Monet », Musée des impressionnistes, jusqu’au 31 octobre 2013, 99, rue Claude-Monet, Giverny (27), www.mdig.fr
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Hiramatsu Reiji et les nymphéas du Levant
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°661 du 1 octobre 2013, avec le titre suivant : Les nymphéas du Levant