En matière de peinture suisse, il n’y a eu, pendant longtemps, guère que les noms de Vallotton et d’Hodler qui semblaient avoir réussi à passer les frontières d’Helvétie.
La récente exposition du Musée d’Orsay, « Modernités suisses », a gagné le pari de populariser auprès du public bien d’autres peintres de qualité – parmi eux, le Lucernois Hans Emmenegger, qui appartient à cette même génération fertile aux alentours de 1900, un artiste rare auquel la fondation lausannoise consacre une exposition qui tient lieu de découverte pour la Suisse romande. Bercé de symbolisme et admirateur éperdu des œuvres d’Arnold Böcklin dans ses années de jeunesse, Emmenegger trace bientôt un parcours singulier dans l’art du paysage, stylisant à l’extrême et cadrant de manière très serrée ses compositions, jusqu’à toucher du doigt l’abstraction. Les sommets rocheux des Alpes, les étendues de neige fondant aux premiers rayons du printemps, les jeux d’opacité et de transparence des eaux des lacs, les vols d’oiseaux ou les natures mortes mettant en scène les produits de la terre sont autant de terrains de jeux d’observation pour ce célibataire endurci, amoureux de la nature et philatéliste à ses heures perdues. Mais c’est surtout avec les représentations d’arbres et de forêts, présentées dans les salles obscures du sous-sol de la fondation, qu’il semble atteindre le sommet de son art : mêlée de silence et de mystère, l’atmosphère qui se dégage de ces grands formats est propice au repos de l’œil, si ce n’est à la méditation.
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Emmenegger : attention, chefs-d’œuvre !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°747 du 1 octobre 2021, avec le titre suivant : Emmenegger : attention, chefs-d’œuvre !