Sculptures - Chana Orloff a sculpté l’enfance, sa candeur, ses joues rondes – celles de la petite Nadine (1921), qui nous accueille dans l’exposition que le Musée Zadkine consacre à l’artiste, comme celles de son fils Didi.
« Je suis convaincue que pour une créatrice, la maternité est nécessaire, puisque tout art trouve dans la vie sa source profonde », confiait en 1935 cette artiste juive, née en 1888 dans l’actuelle Ukraine. Saisissant avec puissance et finesse ce qui fait la singularité de chaque être, elle connaît à Paris une ascension artistique fulgurante grâce à ses portraits – avant que le drame de la Seconde guerre mondiale ne la contraigne à l’exil. À son retour, elle retrouve son atelier pillé : dans la glaise, elle exécute Le Retour – une figure décharnée, abattue, qui absorbe la lumière que réfléchissaient les sculptures d’avant-guerre, et garde l’empreinte de ses mains encore tremblantes. L’exposition du Musée Zadkine déploie les travaux de Chana Orloff avant ce drame – ses portraits donc, mais aussi ses maternités, ses animaux inspirés par la culture juive. Le parcours s’achève cependant, dans l’ancien atelier de Zadkine, avec des œuvres d’après-guerre de la sculptrice. Parmi elles, une sculpture réalisée pour le kibboutz d’Ein Gev en mémoire de cinq combattants morts durant la guerre israélo-arabe de 1948 : elle ne montre pas la violence et la mort, mais représente Hanna Adlerstein, une jeune mère de 31 ans morte au combat, qui soulève son enfant vers le ciel. Une exposition belle et brûlante, qui résonne avec les drames du présent...
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Élan vital
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°772 du 1 février 2024, avec le titre suivant : élan vital