Moulins (Allier). « Enfant du punk et des années Mitterrand, de la mode et de la publicité, du Bauhaus ou de la danse moderne américaine, Philippe Decouflé est unique », lance Philippe Noisette, commissaire de l’exposition « Planète(s) Decouflé » au Centre national du costume et de la scène (CNCS) de Moulins.
Une centaine de costumes retracent quarante années de création chorégraphique depuis Codex, montée en 1986 à Avignon, « pièce matrice qui synthétise ses premières idées et avec laquelle il crée son équipe », poursuit le commissaire. Au générique figuraient notamment Christophe Salengro, le musicien Hugues de Courson (fondateur du groupe Malicorne), le costumier Philippe Guillotel. Déployé en treize salles thématiques (Matières, Métamorphoses, Anatomies, Noir et blanc…), le parcours s’achève sur la cérémonie d’ouverture des JO d’Albertville en 1992. Celle-ci constitue une production à part dans la carrière de l’artiste, par l’ampleur de l’événement, sa médiatisation, son succès populaire et critique.
Réunissant quelque 300 danseurs et acrobates et autant de figurants, le spectacle célèbre la pureté du geste sportif et sa proximité avec la danse. Chef de troupe « par défaut plus que par envie », Decouflé a collaboré avec plusieurs créateurs de costumes. Ainsi, les discussions sont nourries avec Philippe Guillotel, Jean Malo, Laurence Chalou ou Charlie Le Mindu, et les idées et références s’échangent. Des collaborations qui visent à magnifier le corps et repousser les limites des habits de scène, vers toujours plus d’originalité sur le plan des matières, des couleurs et de l’humour.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°637 du 5 juillet 2024, avec le titre suivant : Dans le vestiaire débridé de Decouflé