Architecte mondialement connu, Lord Norman Foster est également un amateur d’art éclairé, doublé d’un grand collectionneur.
Pour les 20 ans du Carré d’art de Nîmes – que l’architecte a construit en 1993 –, il lui a été proposé d’être le commissaire de l’exposition anniversaire « Moving Norman Foster on Art ». Pas de projets architecturaux dans cette exposition, mais la présence des grands maîtres de la modernité aux côtés d’artistes peu représentés en France. Ni de thème précis dans le parcours muséographique, mais des mots valises : mouvement, vitesse, espace, gravité, masse, légèreté, matérialité, qui permettent de dérouler le fil d’Ariane de l’exposition.
Celle-ci ouvre sur une sculpture de Boccioni, forme en mouvement puissante, qui se confronte à une minuscule – mais tout aussi puissante – Reclining, figure d’Henry Moore, qui, dans la salle suivante, oppose la matérialité de sa Mère et Enfant à la silhouette spectrale de La Femme debout de Giacometti, et aux figures de Hans Josephsohn, tout aussi énigmatiques et silencieuses que celles de Giacometti. Aux côtés de Max Vaux, premier artiste collectionné par Norman Foster, deux polyèdres parfaits d’Ai Weiwei renvoient à la notion d’architecture utopique, des sculptures en granit de Max Bill si lourdes semblent si légères, une toile hypnotique de Rothko fait écho aux dessins géométriques d’Albers pour les mêmes jeux rétiniens, et deux immenses mobiles colorés de Calder sont prêts à prendre l’air.
Plusieurs œuvres ont été conçues spécialement pour le lieu, c’est le cas de celles de Nuno Ramos, Bill Fontana et Olafur Eliasson, qui occupent le hall d’entrée et l’escalier central. D’autres artistes ouvrent des perspectives singulières, comme Miguel Angel Rios dont la vidéo sensuelle Love défile sur la voix sublime de Maria Callas, apportant un instant d’émotion dans un univers esthétique exceptionnel plutôt cérébral.
Carré d’art, Musée d’art contemporain, place de la Maison-Carrée, Nîmes (30), carreartmusee.nimes.fr
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Dans la peau de Norman Foster
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°659 du 1 juillet 2013, avec le titre suivant : Dans la peau de Norman Foster