LANDERNEAU
Pour les passionnés de bizarreries et autres raretés insolites, la Fondation Landerneau offre une singulière lecture contemporaine du cabinet de curiosités renaissant.
Attachés à un regard non exhaustif, les commissaires Laurent Le Bon et Patrick Mauriès (auteur de Cabinets de curiosités paru chez Gallimard en 2002) ont choisi d’exposer les collections d’une quinzaine de personnalités et institutions qui, en France, au cours des dernières décennies, ont renouvelé l’approche du sujet. L’accrochage libre et non linéaire, se découpant en grille à l’intérieur de laquelle chaque salle correspond à une collection différente, donne à sentir un ensemble de regards fait de diversité, à l’image du cabinet qui mêle à l’origine toutes sortes de choses hétéroclites, naturelles ou artificielles. Aidés par une scénographe, directeurs d’institutions et artistes montrent leur collection sous un angle nouveau, parfois de façon inédite, ici rangée sur des étagères en écho à la forme originelle du cabinet, là orchestrée de manière plus surprenante. On notera ainsi la collection de sabliers de Jacques Attali, pour la première fois ainsi montrée, déclinée en ligne sur une trentaine de mètres, l’insolite collection d’Antoine de Galbert (La Maison rouge), qui réunit toutes sortes d’animaux créés par des artistes modernes et contemporains (des surréalistes à Nicolas Darrot ou Nicolas Milhé), mais aussi celle de l’artiste Miquel Barceló, qui, passionné de pêche et de plongée, a collecté diverses choses liées au monde marin (racines, algues ou poulpes), dont l’ensemble a librement nourri son univers peint.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Curieuses collections