Depuis Vie des formes (1934) d’Henri Focillon, on sait que le processus créatif fut assimilé à une courbe vitaliste naissance-maturité-déclin indûment adaptée à la production d’un artiste : académisme-modernité-conformisme.
On saura désormais que Joseph Csáky (1888-1971), s’il a semblé épouser ce schéma prétendument valable et valide, l’excéda à la faveur de la seule chose qui vaille : l’excellence.
Un étranger à Paris. Csáky, le Hongrois installé à la Ruche en 1908 pour butiner le nectar montparnassien, n’aurait pu être que cela. Mais l’école de Paris et celle de la rue lui permirent de côtoyer Soutine ou Chagall puis, plus encore, Braque et Picasso qui lui administrèrent les principes d’un cubisme dont il devint instamment un éminent représentant (Tête, 1914). Éloigné de Rodin et de Maillol, soutenu par le marchand Rosenberg, Csáky s’engage dans une modernité radicale et bientôt dans la guerre.
Évoluant jusqu’à une abstraction nourrie de la leçon de Léger, Csáky s’oriente dès les années 1930 vers une esthétique décorative assagie qui culmine avec Art et technique (1937). Formes épurées, investigation des matériaux, primitivisme : Csáky ne cède devant rien, n’oublie rien. Jusqu’à la fin de sa vie. D’une vie pleine et féconde qui le vit céder, cette fois, à quatre-vingt-trois ans. Oublié. Dénué, même. Aujourd’hui, l’exposition et le catalogue raisonné de la galerie Félix Marcilhac sont à la hauteur de cet artiste majuscule : riches et talentueux...
« Joseph Csáky », galerie Félix Marcilhac, rue Bonaparte, Paris VIe, tél. 01 43 26 47 36, jusqu’au 21 décembre 2007.
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Csáky, l’œuvre d’une vie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°597 du 1 décembre 2007, avec le titre suivant : Csáky, l’œuvre d’une vie