Le Domaine de Chaumont-sur-Loire invite quinze artistes à intervenir dans le parc ou le château.
CHAUMONT-SUR-LOIRE - Depuis l’arrivée de Chantal Colleu-Dumond en 2007 à la direction du Domaine de Chaumont-sur-Loire (Val-de-Loire), et le nouveau statut d’établissement public de ce dernier à la suite de son transfert de propriété à la Région Centre-Val-de-Loire (en 2008), le château, devenu « centre d’arts et de nature », s’est refondé sur trois piliers : le Festival international des jardins, les commandes annuelles passées à des artistes pour le parc et la commande spéciale de la Région, qui invite un artiste à investir certains espaces du château lui-même. Pour ces deux derniers axes, ils sont quinze à être intervenus en 2015. Et comme d’une année sur l’autre, si leurs auteurs le désirent et si le temps ne les a pas détruites, certaines œuvres restent, on peut encore en voir vingt-cinq aujourd’hui réalisées lors des éditions précédentes (soit 40 au total aujourd’hui). L’occasion est donc belle, en se promenant dans le parc, de découvrir les installations de l’année, de (re)voir certaines plus anciennes et d’assister quelquefois à un magnifique dialogue entre elles. Ainsi de l’arbre que le Finlandais Antti Laitinen a transformé en chevalier. Recouvert, comme une armure, de plaques de métal, celui-ci semble en grande conversation avec un arbre voisin aux branches duquel François Méchain a accroché des échelles en 2009. Une nouvelle version de Virgile et de ses Bucoliques. Cette conjugaison entre art et nature se retrouve comme un fil vert au long des allées où l’on peut aussi bien découvrir cette porte de passage initiatique de Cornelia Konrads (2015) qu’une cabane perchée et un promontoir de Tadashi Kawamata (2011).
Cérémonie alchimiste
Ailleurs, El Anatsui a recouvert trois des murs des anciennes écuries d’une immense tenture, une tapisserie composée de millions d’étiquettes et de capsules de bouteille de gin, tressées, attachées, livrant une belle réflexion sur le recyclage et l’environnement. Plus loin, le Brésilien Tunga a disposé au centre du manège un gigantesque et sublime tronc d’arbre fossilisé. Tout autour, des gouttes d’ambre s’écoulent de pouces géants en bronze complétés de cristaux de roche comme pour augmenter le mystère d’une cérémonie alchimiste.
Dans le château lui-même, le parcours nous conduit d’une chapelle envahie de végétaux séchés que les Suisses Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger ont suspendus dans l’espace pour former une immense toile d’araignée de toutes les couleurs. Magique ! C’est dans les appartements princiers que l’on découvre la trentaine de tableaux, les « Fleurs fantômes » de Gabriel Orozco, des impressions à l’huile sur toile directement inspirées des restes et bribes des anciens papiers peints, comme autant de palimpsestes. Il est le troisième artiste, après Kounellis (en 2008) et Sarkis (en 2011), dont on retrouve les œuvres, à occuper pour plusieurs années certaines salles, dans une circulation qui fait passer du plus vieil escalier (vers 1100) du château à la Renaissance.
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Chaumont sur l’art
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 1er novembre, Domaine de Chaumont-sur-Loire, 41150 Chaumont-sur-Loire, tél. 02 54 20 99 22, www.domaine-chaumont.fr, tlj 10h-18h15 jusqu’au 31 août, tlj 10h-17h45 du 1er au 30 septembre, jusqu’à 17h15 ensuite, entrée 17 €.
Légende photo
Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger, Les pierres et le printemps, 2015, vue de l'installation dans la chapelle du château de Chaumont-sur-Loire. © Photo : E. Sander.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°439 du 3 juillet 2015, avec le titre suivant : Chaumont sur l’art