Le cardinal Francesco Maria del Monte aurait-il possédé deux versions des Musiciens du Caravage, l’une chaste, l’autre très érotique ? L’étude d’une nouvelle version récemment découverte, alors que l’autre est accrochée aux cimaises du Metropolitan Museum de New York, soulève bien des interrogations.
LONDRES. Commandée par le puissant cardinal Francesco Maria del Monte pour la délectation de ses amis intimes, cette célébration de la jeunesse et de la beauté masculine a disparu pendant près de trois cent ans, après la mort du prélat romain, pour ne réapparaître qu’au début de notre siècle, en Angleterre. Or, la radiographie du deuxième tableau ayant révélé des détails d’un érotisme intense, les historiens de l’art se demandent aujourd’hui si le cardinal del Monte n’aurait pas possédé les deux œuvres en même temps. Les commissaires de l’exposition, la restauratrice Kathleen Gilje et le critique Joseph Grigely, laissent entendre qu’à fin du XVIe siècle, la représentation artistique avait atteint de tels sommets dans l’érotisme qu’un amateur pouvait parfaitement posséder deux versions d’une même œuvre, l’une chaste et visible par tous, l’autre plus sulfureuse et dissimulée par un dispositif de rideaux. Joseph Grigely en fournit la preuve à l’aide de documents reproduits dans le catalogue illustré de l’exposition “Recovering lost fictions”. Kathleen Gilje, qui a passé de longues années en Italie en tant que restauratrice, travaille maintenant à New York où elle essaie de faire revivre les grands paradoxes de la peinture ancienne par une approche nouvelle de l’histoire.
"RECOVERING LOST FICTIONS : LES MUSICIENS DE CARAVAGE", jusqu’au 28 décembre, MIT List Visual Arts Center, Cambridge, Massachusetts.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Caravage et les Musiciens du Cardinal
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°48 du 21 novembre 1997, avec le titre suivant : Caravage et les Musiciens du Cardinal