Pour le cinquantenaire de la disparition de Georges Braque, les expositions présentant son œuvre fleurissent, pour la plus grande joie des amateurs d’art.
Parallèlement à la rétrospective du Grand Palais, l’exposition du Centre d’art La Malmaison propose un éclairage plus exhaustif sur le travail d’illustrateur de l’artiste. À travers deux cent cinquante estampes originales et un subtil accrochage, elle met en lumière la collaboration symbiotique de l’artiste avec ses amis poètes et la manière dont il partage avec eux « l’émotion comme germe ». La visite s’ouvre sur le plus beau sujet de Braque, la Théogonie du poète grec Hésiode, récit de l’origine des dieux, pour lequel il réalise seize eaux-fortes à main levée, comme un fil jeté sur la surface plane, dans un jeu de transformations successives, d’une forme dans l’autre, indéfiniment. Avec cette série, le thème de l’oiseau fait son entrée dans le répertoire de Braque. Selon les mots de Saint-John Perse, il « vit, vogue, se consume », parcourant les cimaises du musée, blanc en oiseau de feu, noir en oiseau dans le feuillage, rouge sang pour le recueil de Marcel Jouhandeau, Descente aux enfers. Viennent encore les lumineuses lithographies accompagnant Lettera Amorosa de René Char, comme une prolongation quasi abstraite de l’écriture fragmentaire du poète. En 1962, Braque illustre de dix-huit gravures sur bois les vers tragiques et tendres du poème d’Apollinaire, Si je mourais là-bas. En fin de parcours, on découvre l’artiste dans une séquence réalisée lors de son exposition du Louvre en mai 1963, pétri de pudeur et d’humilité, comme effaré de recevoir un si grand honneur, lui l’inventeur du cubisme, figure emblématique de la peinture moderne.
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Braque, la magie de l’estampe
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Abonnez-vous dès 1 €« Georges Braque. La magie de l’estampe », Centre d’art La Malmaison, Cannes (06), Tél. 04 97 06 44 90.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°665 du 1 février 2014, avec le titre suivant : Braque, la magie de l’estampe