Rétrospective - Et dire que la dernière exposition dédiée à l’immense sculpteur qu’est Constantin Brancusi au Centre Pompidou date de 1995 ! Pourtant, le musée possède l’atelier que l’artiste a légué à l’État français en 1957.
Ainsi, logiquement, la commissaire, Ariane Coulondre, conservatrice au Centre, a reconstitué une partie de ce lieu, essentiel pour la compréhension de la technique de Brancusi ainsi que de son approche esthétique. D’autres prêts, principalement en provenance des États-Unis ou de son pays natal, la Roumanie, viennent compléter les 120 œuvres et la documentation exceptionnelle. Le parcours, à la fois chronologique et thématique, retrace l’évolution de celui dont l’œuvre a eu un impact majeur sur des créateurs tels que Henry Moore ou Hans Arp. Il permet également d’explorer les sources d’inspiration de Brancusi – bien que ce dernier ait catégoriquement nié toute influence. Cependant, qu’il s’agisse de Rodin, de Gauguin, de l’art asiatique ou de l’architecture roumaine, l’essentiel n’est pas le point de départ mais le point d’arrivée, à savoir le langage que Brancusi a su « inventer ». L’un des rares artistes à poursuivre la tradition de la taille directe, une pratique remontant au Moyen Âge, Brancusi est également obsédé par le traitement poli et lisse, mené à la perfection. Devenue la signature de Brancusi, cette manière de capturer la lumière et les reflets donne l’impression que la sculpture n’est pas limitée par ses contours. Mais avant tout, l’œuvre se situe dans un entre-deux, entre la figuration et l’abstraction, entre un aspect individuel et un aspect impersonnel, entre des formes nouvelles et des références aux formes archaïques. La scénographie, élégante et sophistiquée, de Pascal Rodriguez, privilégie, selon Ariane Coulondre, une approche sensible. Et en effet, face à la douzaine de variantes en marbre, bronze et plâtre du magnifique Oiseau dans l’espace, dressées sur un fond de ciel parisien, ce n’est pas seulement l’oiseau qui s’envole.
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Brancusi, des formes bien à lui
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : Brancusi, des formes bien à lui