BORDEAUX
Si nombre de grands musées peuvent se targuer de conserver d’importantes collections italiennes ou flamandes, rares sont les institutions à posséder des fonds de référence pour la peinture anglaise.
C’est le cas du Musée des beaux-arts de Bordeaux qui abrite une trentaine de peintures, sculptures et dessins : un patrimoine qui témoigne des relations historiques entre la Grande-Bretagne et l’Aquitaine. Afin de mieux faire connaître cette singularité, le musée propose une saison en l’honneur de la peinture britannique, en collaboration avec le Louvre. Le corpus bordelais est ainsi mis en regard avec une sélection de chefs-d’œuvre prêtés par le musée parisien.
Dans une scénographie inspirée de l’ambiance chaleureuse, feutrée et colorée des intérieurs anglais, le parcours orchestre une série de dialogues, notamment autour du portrait, genre extrêmement prisé outre-Manche. Le célèbre Master Hare de Joshua Reynolds rencontre ainsi le saisissant Richard Robinson, un rarissime portrait d’homme d’Église représenté en gentleman.
La peinture d’histoire réserve également quelques belles découvertes signées James Ward, Benjamin West ou encore Johan Zoffany. Le parcours ménage également une place de choix à un genre typiquement anglais : la conversation piece, le portrait de groupe à caractère narratif. La marine et le paysage, genres plébiscités par le public anglais, sont également bien représentés dans ce parcours qui met en lumière les inventions stylistiques les plus originales de la scène britannique.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°745 du 1 juillet 2021, avec le titre suivant : Bordeaux à l’heure anglaise