« J’ai eu très tôt une totale admiration pour Le Grand Verre dont le fonctionnement est une tentative de montrer l’indicible, de rétablir la perspective pour mettre en scène des virtualités. Ce qui m’intéresse chez Duchamp, à l’inverse de la plupart de ceux qui ne voient que les ready-made, c’est la spéculation qu’il a menée sur l’espace et le temps et comment il a initié dans l’art des notions telles que le hasard, l’inconscient et l’intuition. On ne peut pas réduire Duchamp à ses gestes iconoclastes. Sa volonté est de construire une énigme et Le Grand Verre est une œuvre à jamais impénétrable.
Le silence du sens, en quelque sorte. Une forme de question qui sans cesse nous interroge. C’est ce qui en fait un chef-d’œuvre absolu, à l’instar d’autres qui ponctuent l’histoire de l’art. Il n’est en rien la fin de la peinture, mais la première œuvre d’une nouvelle façon de penser la peinture, de considérer la pensée comme l’élément central de l’œuvre picturale. Duchamp, c’est comme un trou noir. Il exerce une force attractive dont il faut toutefois se méfier et se tenir toujours à distance. »
Né en 1949, Bernard Moninot a enseigné le dessin aux Beaux-Arts de Paris. Une de ses œuvres est actuellement visible dans l’exposition collective des 50 ans de la Fondation Maeght.
www.bernardmoninot.com
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Bernard Moninot : « Duchamp exerce une force attractive dont il faut se méfier »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°671 du 1 septembre 2014, avec le titre suivant : Bernard Moninot : « Duchamp exerce une force attractive dont il faut se méfier »